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Jean Lurçat & Sant Vicens

Dernière mise à jour : 14 mars 2021

15 ANS DE CRÉATIONS
« Je prends un pliant, je m'installe dans l'atelier, je regarde faire, j'entends le bruits des outils, bref, je change de tablier. » Jean Lurçat
 

En 1950, la rencontre entre Jean Lurçat et Firmin Bauby se fait sous un double sceau. L'attrait de la céramique conjugué à celui de la Catalogne fondera la relation entre les deux hommes. En effet, depuis son premier séjour à Perpignan, en 1941, pour assister Raoul Dufy dans la conception de deux cartons de tapisserie, Lurçat nourrissait le désir de venir s'installer dans ce pays dont la beauté l'avait frappé. La collaboration qu'il initiera avec les ateliers de Sant Vicens lui offre la possibilité de séjourner réguliérement en Roussillon. Pendant près de 15 ans, il sera, à chaque printemps et automne, en résidence dans le mas de Firmin Bauby pour se ressourcer sur cette terre qui l'inspire tout en développant son œuvre de céramiste. Durant ces 15 ans, Jean Lurçat produira, créera des dessins, exclusivement aux Ateliers Sant Vicens. Il y travaille dans un premier temps avec François Miro (1950-1952), puis entame une riche collaboration avec le chef d'atelier Gumersind Gomila éditant, de 1953 à 1965, carreaux, plats, pichets, soupières, vases... A ses côtés et à travers la céramique, Lurçat expérimentera une liberté qui lui est interdite avec la tapisserie. Il privilégiera ainsi l’arabesque puis la contre-ligne pour trouver finalement une portée graphique ajustée, naissant d'un affrontement de couleurs extrêmement contrastées. Ses pièces, souvent bicolores, présentent pour motif essentiel son bestiaire imaginaire ou sa vision d'une nature humanisee. Lurçat utilisera la céramique comme un véritable espace d'expérimentation, lui permettant de tester de nouveaux motifs et de nouvelles combinaisons colorées pour les transposer ensuite dans son œuvre de tapissier. A Sant Vicens, le chef d'atelier, sera le poète et céramiste Gumersind Gomila. De 1952 à 1965, ce dernier assistera Lurçat dans la production de ses céramiques et supervisera leurs tirages, variant selon les modèles, de 25 à 100 pièces. L'aide technique de Gomila se révélera également précieuse pour la réalisation des œuvres d'envergure comme celles de Strasbourg et de Sant Vicens (1961) ou celle du double panneau décoratif de la Cité administrative de Paris (1965). Le travail mené par Lurçat à Sant Vicens constituera un pan entier de sa carrière, ses créations en céramique représentent près de 10% de la totalité de son œuvre.


 

 

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